Pour 1 jeune sur 2, l’e-cigarette va de pair avec la cigarette
Une enquête menée par Kom op tegen Kanker et le bureau d’études Indyville auprès de plus de 6000 jeunes belges âgés de 12 à 26 ans souligne un lien inquiétant entre e-cigarette et tabagisme.
Nous abordons ci-dessous quelques-uns des résultats marquants de l’enquête. Le rapport complet (en néerlandais) vous intéresse ? Vous le trouvez sur le site de Kom op tegen Kanker.
L’e-cigarette fait partie du quotidien des jeunes
La cigarette électronique fait partie du quotidien de nombreux jeunes âgés entre 12 et 26 ans. 9 % d’entre eux ont déjà essayé l’e-cigarette, 3 % sont d’anciens vapoteurs et 13 % utilisent actuellement une cigarette électronique. Parmi ces derniers, 45 % le font quotidiennement.
Pour les 12-15 ans, le pas à franchir vers l’e-cigarette est bien plus facile que pour la cigarette classique. La moitié (51 %) des jeunes de cette tranche d’âge qui ont déjà utilisé les deux indiquent qu’ils ont commencé par la cigarette électronique.
De nombreux jeunes commencent à utiliser une cigarette électronique par curiosité. Par rapport à la cigarette, la saveur de l’e-cigarette est une incitation importante à commencer. Ça n’a rien d’étonnant, car il existe une vaste gamme d’arômes « inoffensifs », comme des fruits, du pop-corn ou du chewing-gum.
Une fois la curiosité passée, les principales raisons de continuer à fumer l’e-cigarette sont l’effet apaisant et le goût agréable.
Une double utilisation aussi chez les jeunes
Une conclusion marquante de l’enquête est que cigarette et e-cigarette vont souvent de pair. Plus de la moitié (52 %) des consommateurs d’e-cigarettes fument des cigarettes, alors que les trois quarts (76 %) des fumeurs vapotent également. En outre, un fumeur sur cinq indique être totalement d’accord avec l’affirmation suivante : « L’e-cigarette m’a donné envie de fumer. » Un signal alarmant !
L’impact de l’environnement à ne pas sous-estimer
On constate des différences frappantes liées à quelques facteurs de l’environnement des jeunes qui utilisent une cigarette électronique. Ainsi, l’étude montre que les jeunes des enseignements technique, professionnel et spécialisé utilisent davantage les cigarettes électroniques que les jeunes de l’enseignement général.
Par ailleurs, le comportement des parents en lien avec la cigarette (électronique) a aussi un impact. Si les parents sont fumeurs ou utilisent une e-cigarette, leur enfant est plus susceptible de le faire à son tour, à un jeune âge. Le pourcentage grimpe à 32 % lorsque les deux parents fument, et à 42 % lorsque les deux parents utilisent une cigarette électronique, contre 10 à 11 % lorsque les parents ne fument pas ou ne vapotent pas.
Trois jeunes sur quatre utilisent une e-cigarette avec nicotine
Les utilisateurs d’e-cigarette consomment principalement des produits contenant de la nicotine : 57 % utilisent ‘exclusivement’ des vapes/liquides contenant de la nicotine, et 17 autres pourcents optent ‘principalement’ pour des produits avec nicotine. En d’autres termes : trois jeunes utilisateurs d’e-cigarette sur quatre consomment de la nicotine. Fait marquant : il n’y a ici pas de différence entre les utilisateurs de 12 à 15 ans et ceux de 16 à 26 ans.
Cela pourrait expliquer pourquoi arrêter l’utilisation de l’e-cigarette semble aussi difficile que d’arrêter de fumer. Pas moins de 6 utilisateurs d’e-cigarette sur 10 ont déjà essayé au moins une fois d’arrêter, et 1 sur 3 a même essayé plusieurs fois.
L’interdiction de vente aux mineurs très largement contournée
Il y a dans notre pays une interdiction de vendre tant des produits du tabac classiques que des e-cigarettes aux mineurs. Un jeune sur quatre (24 % pour les produits du tabac classiques, 25 % pour les e-cigarettes) déclare cependant qu’il n’achète pas ses produits lui-même, mais qu’il les obtient via un intermédiaire.
Les mineurs qui achètent eux-mêmes leurs produits dans les magasins le font principalement dans les night-shops et les stations-service (40 % pour les produits du tabac traditionnels, 32 % pour les e-cigarettes). La vente en ligne (qui n’est pas autorisée en Belgique) semble limitée parmi les jeunes.
Poursuivre les efforts pour arriver à une génération sans tabac ni e-cigarette
Ces chiffres montrent que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour réduire l’attrait et l’accessibilité de la cigarette électronique pour les jeunes. La Belgique prend des mesures positives dans ce sens, avec l’interdiction des e-cigarettes jetables à partir de 2025, en plus de l’interdiction d’exposition des produits du tabac, mais cette approche devrait aussi couvrir les produits avec des arômes tels que la barbe à papa et la crêpe, car c’est avec ces arômes que l’industrie du tabac cible les jeunes.
Les résultats de l’enquête le confirment clairement : « voir fumer, incite à fumer », et cela vaut également pour les e-cigarettes. Générations sans Tabac tente de briser ce cercle vicieux en transformant les lieux fréquentés par les enfants et les jeunes en environnements sans tabac ni e-cigarette. En gardant les produits liés à la cigarette (électronique) hors de la vue des enfants et des jeunes et en leur enseignant une norme différente par rapport à ces produits, l’objectif est d’améliorer leur résistance face à la tentation de fumer eux-mêmes plus tard. En outre, des recherches antérieures ont déjà montré que la consommation de nicotine à un jeune âge entraîne une dépendance et des effets négatifs sur la santé plus rapidement que chez les adultes.
Lire le rapport complet (en néerlandais)
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