7 voyageurs sur 10 approuvent les gares sans tabac
Interview de Marianne Hiernaux, Porte-parole de la SNCB.
La nouvelle mesure des quais sans tabac en Belgique fait parler d’elle. D’où est venu l’impulsion des quais sans tabac ?
Depuis le 1er janvier, il est interdit de fumer et vapoter sur tous les quais de gare, couverts et non couverts. Cette interdiction de fumer était déjà d’application dans les trains et dans les gares en Belgique.
La mesure résulte d’une suite de plusieurs évènements. En 2004, la mesure a été initiée par le politique. La cigarette a alors été bannie des trains et puis progressivement des gares, des espaces de bureaux, et des espaces publics fermés comme les restaurants, les cours de récréations, les files d’attente.
La mesure, rentrée en vigueur ce 1er janvier, concerne les 550 gares du pays. Cette mesure est d’ailleurs déjà d'application chez nos voisins français et néerlandais. Elle a été initiée par le politique et la SNCB a souhaité y travailler en collaboration avec les associations de lutte contre le cancer et Générations sans Tabac.
Le 15 mai 2022, la mesure devient concrète par la modification de la loi de la police ferroviaire de 2018. Cette modification est donc une extension de la loi.
Proposer des quais sans tabac aux voyageurs, c’est aussi améliorer la qualité de leur voyage?
Il faut noter que le changement bénéficie d’un soutien important des voyageurs : 7 sur 10 se déclarent favorables aux quais sans tabac. Même si, de toute évidence, cela va demander un temps d'ajustement pour certains voyageurs.
La mesure est intéressante à plusieurs niveaux. Tout d’abord, la santé et le confort de nos voyageurs vont pouvoir être améliorés. Ces derniers se retrouvent parfois dans des situations incommodantes. Aussi, les nombreux jeunes et enfants présents sur les quais ne subiront plus l’effet d’influence. Car voir fumer incite à fumer.
Ensuite, la propreté des gares sera nettement améliorée. Chaque année, le ramassage des déchets sur les quais ou dans les voies coûte beaucoup d’argent et de logistique. Dans les voies par exemple, l’intervention nécessite une interruption du trafic. Le travail devait donc s'opérer de nuit.
Enfin, nous souhaitons adresser un message clair à tout le monde. Auparavant, les voyageurs ne sachant pas s’ils attendaient sur un quai couvert ou non, ne comprenaient plus s’il était possible de fumer ou non. Désormais, c’est la gare dans son intégralité qui est concernée et le doute n’est plus possible.
Comment allez-vous communiquer vis-à-vis du personnel de la SNCB qui devra faire figure d’exemple ?
La mesure va demander un peu d’ajustement pour notre personnel. Nous avons mis à leur disposition un programme d’aides pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer. Ces aides au sevrage tabagique, tant financières que via des formations ou du coaching, ont commencé à être dispensées l’an dernier.
À ce stade-ci, quels sont les réactions que vous a reçues de la part des navetteurs ?
La mesure semble être bien accueillie pour l’instant. Nous avons aussi mené 2 expériences pilotes, à Malines et Charleroi et les résultats étaient très encourageants. Nous avons constaté que la mesure était bien accueillie et bien respectée. Depuis la mise en vigueur de la loi, nous sommes dans une phase de transition : nous sensibilisons au maximum et nous informons. Les premières réactions, comme on peut le voir dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sont assez positives.
Nous avons lancé une campagne de sensibilisation pour informer les voyageurs qu’ils voyagent désormais dans des gares sans tabac. Le message passe par une voix off lors des annonces en gare et dans les trains. Nous nous servons également des écrans et des affiches dans les gares ou même des réseaux sociaux pour communiquer au plus grand nombre de personnes. Actuellement, nous installons la signalétique pour indiquer que les espaces sont sans tabac.
Nous disposons aussi des cendriers aux abords des gares en veillant à ne pas perturber les flux de voyageurs et à ne pas créer un écran de fumée à l’entrée.